La Police de la pensée
Table des Matières
- INTRODUCTION
- I. LE TEXTE DE LA LOI ET SON FONDEMENT (le jugement de Nuremberg)
- II. UNE LOI QUI BAFOUE LES PRINCIPES DU DROIT
- III. UNE LOI QUE LES JUGES APPLIQUENT DE FAÇON CONTESTABLE
- IV. UNE LOI DE NATURE SACRÉE
- V. LES RECOURS POSSIBLES CONTRE CETTE LOI
- VI. CHRONIQUE DE LA RÉPRESSION ANTIRÉVISIONNISTE
- CONCLUSION
- ANNEXES:
- 1. Au fondement de la loi Fabius-Gayssot, le procès de Nuremberg
- 2. Jacques Toubon contre le délit de révisionnisme historique
- 3. Pierre Vidal-Naquet en faveur du délit de révisionnisme historique
- 4. Brefs aperçus de la répression légale à l'étranger
- BIBLIOGRAPHIE
- INDEX
Introduction
Pour bien des esprits, dont certains sont à courte vue mais qui, pour la plupart, souffrent de la sidération ambiante, la liberté d'expression ne serait guère en danger dans les pays occidentaux. Ces pays jouiraient d'une forme de civilisation qui les mettrait à l'abri des passions surannées et des égarements imputables à la superstition religieuse.
En réalité, il n'y a là qu'illusion. Les belles âmes qui réclament la liberté d'expression pour Salman Rushdie ou pour Madame Nasrin sont celles qui, réunies en meute impitoyable, obtiennent la proscription du professeur Faurisson ou de Bernard Notin et, plus généralement, des révisionnistes, vrais ou supposés.
Que l'on ne s'y méprenne pas !
Ce qui est ici en jeu n'est pas tant la liberté d'expression, réduite aux droits des individus, que la liberté d'accès, pour un citoyen adulte, à toute information, sans qu'un censeur soit autorisé à passer au crible la masse des informations et à en faire un tri « ad usum Delphini ».
Dans les conditions actuelles, c'est-à-dire en présence d'esprits sidérés par les mécanismes de l'ahurissement audiovisuel, cette question est essentielle ; elle l'est d'autant plus que tous les grands médias occidentaux dépendent de l'omnipotence du « gros argent » et relèvent nécessairement d'une logique ploutocratique.
Si l'on ne peut plus accéder librement aux écrits révisionnistes, qui nous garantit que d'autres censures ne sont pas - ou ne seront pas - opérées sur d'autres sujets essentiels et même vitaux (dans le domaine du nucléaire, de l'environnement, de la biologie, ) ?
* * *
En accord avec tous les historiens, les auteurs révisionnistes admettent que, durant la seconde guerre mondiale, les Juifs européens ont connu, en grand nombre, la persécution et, parfois, l'internement ou la déportation. Ils reconnaissent l'existence des camps de transit, de travail ou de concentration. Dans certains de ces camps, les Allemands utilisaient des chambres à gaz de désinfection et des fours crématoires. Les Juifs, disent-ils, ont pu souffrir des conditions parfois affreuses des ghettos et des camps. Le travail forcé, la faim, la soif, la chaleur, le froid, la promiscuité et surtout les épidémies, notamment celles de typhus ou de fièvre typhoïde, opéraient leurs ravages.
Il ne fait aucun doute que les Juifs européens ont vécu là une tragédie. Mais le reste de l'Europe et l'Asie, on l'oublie volontiers, souffraient également. D'autres communautés que la communauté juive ont durement pâti de la guerre. Et, pour ce qui est des horreurs en tout genre, y compris les déportations, les Alliés en ont perpétré de gigantesques pendant et après la guerre.
Ce que les auteurs révisionnistes contestent au terme de recherches approfondies, c'est que l'Allemagne aurait accumulé plus de crimes (et en quantité et en qualité) que ses vainqueurs. Ces derniers n'ont gagné la guerre que parce qu'ils ont, proportionnellement, plus tué que les vaincus, non sans avoir visé tout spécialement les populations civiles (c'est d'ailleurs à cette fin que les Anglo-Saxons avaient inventé les forteresses volantes, bombardiers conçus pour la destruction des villes)\.
Les révisionnistes contestent que l'Allemagne ait eu une politique d'extermination physique des Juifs. Ils contestent l'existence et le fonctionnement de chambres à gaz homicides, véritables abattoirs chimiques qui auraient constitué l'arme spécifique du crime spécifique. Ils contestent enfin le chiffre de six millions de morts juives.
En France, ces trois contestations-là sont devenues interdites sous peine de prison et d'amende depuis la publication de la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990.
* * *
Dans les pages qui suivent je m'efforcerai de montrer que cette loi constitue une monstruosité dans son fondement, dans sa rédaction et dans son application.
Je montrerai que des recours sont possibles notamment auprès de la Cour européenne des droits de l'homme et que l'on se trouve dans un cas où les révisionnistes pourraient invoquer le droit de « résistance à l'oppression ».
Une nouvelle loi antirévisionniste est en préparation : la loi Korman-Gaubert (né Goldenberg).
Elle prévoit contre les révisionnistes un de deux ans de prison, une amende de 500 000 francs et d'autres sanctions encore.
De telles lois, si étranges, pour certains, à l'aube de l'an 2000, sont intéressantes à étudier. A l'historien, au sociologue, à l'homme politique mais aussi au magistrat, à l'avocat, à l'universitaire et au citoyen elles apportent, sur le fonctionnement de notre société et sur les droits des personnes, bien plus d'informations que ne sauraient le faire les grands médias, tous plus soucieux les uns que les autres de nous masquer les vrais interdits et les vrais tabous de notre temps.
Des milliards d'événements qui constituent la trame de l'histoire des hommes peuvent être librement interprétés au gré de chacun. Un seul de ces événements - l' « Holocauste » des Juifs en chambres à gaz entre 1942 et 1944 - est décrété intouchable sous peine d'amende, de prison et aussi, parfois, d'interdiction professionnelle ou de mort civile. Les milliers d'années antérieures à 1942 et le demi-siècle postérieur à 1944 peuvent, du moins en principe, recevoir toutes les interprétations qu'on voudra, tandis que l'histoire des seules années 1942-1943-1944 est placée sous la haute surveillance des autorités religieuses, politiques, judiciaires et médiatiques de ce pays.
Ainsi le veut l'impudente loi Fabius-Gayssot.
Additional information about this document
Property | Value |
---|---|
Author(s): | Eric Delcroix |
Title: | La Police de la pensée, Table des Matières, Introduction |
Sources: | publié par l'auteur, Paris 1994 |
Contributions: |
n/a
|
Published: | 1994-01-01 |
First posted on CODOH: | June 29, 1995, 7 p.m. |
Last revision: |
n/a
|
Comments: |
n/a
|
Appears In: | |
Mirrors: |
n/a
|
Download: |
n/a
|